Qu’est-ce que le gallicanisme ?

Le gallicanisme était un mouvement théologique et politique qui s’est développé en France aux XVIIe et XVIIIe siècles. Il visait à défendre l’indépendance de l’Église catholique de France vis-à-vis de l’autorité papale et à limiter l’influence du pape sur les affaires religieuses et politiques du royaume.

Les principales caractéristiques du gallicanisme étaient les suivantes :

  1. Suprématie royale : Selon les gallicans, le roi de France avait une autorité suprême sur l’Église de France, ce qui signifiait que le souverain avait le droit de contrôler certains aspects de l’Église, tels que la nomination des évêques et l’administration des biens de l’Église.
  2. Conciliarisme : Les gallicans croyaient que les décisions importantes de l’Église devaient être prises lors de conciles nationaux plutôt que par le pape ou le Saint-Siège. Cela impliquait une vision plus limitée du pouvoir du pape sur l’Église.
  3. Refus de certains dogmes papaux : Les gallicans ont rejeté certains dogmes proclamés par le pape, considérant que ceux-ci étaient contraires aux traditions de l’Église catholique en France.
  4. Indépendance financière : Le gallicanisme cherchait également à limiter l’emprise du Saint-Siège sur les finances de l’Église en France, de sorte que le clergé français puisse gérer ses propres revenus et ressources.

Le gallicanisme a été un sujet de tension entre la France et le Vatican pendant plusieurs siècles. Il a atteint son apogée sous le règne de Louis XIV et a ensuite décliné au XVIIIe siècle avec l’émergence du mouvement des Lumières et des idées de séparation de l’Église et de l’État. En 1801, le Concordat de Napoléon Bonaparte avec le Vatican a marqué la fin officielle du gallicanisme, établissant une nouvelle relation entre l’Église catholique et l’État français. Aujourd’hui, le gallicanisme n’a plus d’influence significative, et l’Église catholique en France fonctionne sous le modèle d’une église catholique romaine classique, reconnaissant l’autorité suprême du pape.

Respectueuse de la papauté, l’Eglise de France posait néanmoins certaines limites à sa puissance, enseignant en particulier que le pouvoir des évêques réunis en concile est plus grand que celui du pape : le gallicanisme n’était donc qu’un courant de pensée au sein de l’Eglise catholique romaine.

Pourtant, en 1870, Rome proclama le dogme de l’infaillibilité pontificale, consacrant ainsi l’omnipotence du pape. Devant cet acte, dépourvu de réelles justifications scripturaires et traditionnelles, certains catholiques gallicans firent, en conscience, le choix douloureux de se séparer de Rome.

En France, un mouvement de résistance fut emmené par le Révérend Père Hyacinthe Loyson, qui obtint, par décret du président de la République, l’autorisation d’ouvrir un lieu de culte au nom de l’Eglise gallicane, le 3 décembre 1883.

Après la loi de 1905 entérinant la séparation de l’Eglise et de l’Etat, le courant gallican s’organisera sous la houlette de Mgr Joseph René Vilatte (1854-1929). Après le décès de Mgr Patrick Truchemotte, en 1986, chaque communauté gallicane prit son autonomie, développant des particularités liturgiques et doctrinales parfois divergentes. Ces différences font qu’il n’est plus possible, aujourd’hui, de parler d’Eglise gallicane.

Cette absence actuelle d’unité et d’autorité a malheureusement permis à des faussaires, parfois dépourvus de toute Ordination sacerdotale, d’utiliser le terme « gallican » pour pratiquer un scandaleux commerce de sacrements, exorcismes et rituels divers.

Toutefois, le gallicanisme authentique demeure bien vivant en ce qu’il désigne à présent, stricto sensu, l’attitude des catholiques français non romains. De par leur histoire, intimement liée à la branche latine de l’Eglise universelle de Notre-Seigneur Jésus-Christ, les évêques catholiques gallicans détiennent toujours une succession apostolique incontestable.

Présents au cœur de nos territoires, ils sont au service du Peuple de Dieu.

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